Les nouvelles technologies d’information et de la communication (TIC) ne semblent plus être un moteur de croissance dans ce continent. Elles sont devenues une réalité incontestable et un facteur de productivité et de la créativité qui réunissent les talents africains de différents pays. Si les africains sont les champions de transfert d’argent par mobile ou mobile money, c’est parce qu’ils ont su exploiter les bienfaits des TIC en s’adaptant avec les réalités africaines. Car l’Afrique a un taux de bancarisation faible, soit moins de 30%. Cette population préfère actuellement l’usage des Wallets que d’avoir un compte bancaire qu’ils jugent trop cher et qui ne leur permet pas d’avoir facilement des crédits.

Prenons par exemple le cas du Sénégal, il n’y a que moins de 10% de la population rurale qui ont un compte bancaire contre moins de 25% de la population urbaine. Alors que le Sénégal est réputé par sa puissance technologique par rapport à beaucoup de pays africains. Il a un secteur de centre d’appel préformant et une main d’œuvre alléchante alors que son taux de bancarisation est faible malgré les flux de transfert d’argent qui sont très importants. Les TIC africaines et leurs méthodes d’exploitation montrent que les africains ont certainement rompu les barrières traditionnelles de l’ancienne conception de services financiers mondiaux en créant leur propre conception plus adaptée à leur tradition. Et cette conception commence à être copiée même par les occidentaux : c’est le cas de Xoom de PayPal et MoneyGram qui commencent à transformer de plus en plus leur business model pour mieux s’adapter à la réalité du continent. Ceux qui connaissent donc mieux le marché ne doivent-ils pas avoir les armes nécessaires et puissantes afin de devenir des leaders mondiaux ? Pour devenir un leader mondial, il faut d’abord savoir travailler avec n’importe quel investisseur national et international sérieux qui croit pouvoir collaborer avec vous dans le but de respecter votre modèle et d’obtenir un bon retour sur investissement parce qu’on investit pour gagner de l’argent, de compétences, de capitaux humains ou d’expériences entrepreneuriales qui vous aident à sécuriser vos biens matériaux et immatériaux tout en participant au développement de plusieurs pays différents.

Il faut souligné que la transformation actuelle n’est pas surgie par hasard, elle est l’œuvre des premiers acteurs des technologies de l’information et de la communication qui ont révolutionné les marchés africains. Parmi les plus célèbres sont Orange et MTN qui sont tous des opérateurs téléphoniques importants. Ces opérateurs sont parmi les premiers à créer des transferts d’argent entre particuliers et des transferts internationaux via les mobile money. Ils créent maintenant des services que les banques traditionnelles avaient accaparés. C’est pour cela que les détenteurs de compte Orange Money ont aujourd’hui la possibilité d’avoir leur carte bancaire grâce à la collaboration d’Orange et BNP-Paribas qui est elle aussi une société française. De l’autre côté, la filiale MTN accorde des prêts depuis 2017 aux clients éligibles. Ces acteurs gagnent désormais des milliards de dollars parce qu’ils savent innover et proposer des prix compétitifs. Un jeune acteur appelé Wave est en train de les concurrencer en misant sur l’innovation et la compétitivité qui concrétisent les meilleurs rêves des entrepreneurs du fait que cette nouvelle arrivée innove tout en proposant des offres alléchantes.

Ils appliquent désormais l’art de la compétition et de l’innovation pour survivre plus longtemps que possible du fait que leur existence y dépend désormais comme beaucoup d’autres produits ou entreprises modernes. Ces acteur ne le font pas par plaisir mais ils en sont obligés pour exister et pour rester dans une bonne ligne de compétition comme  ce que Guilhem BOULAY et Antoine GRANDCLEMENT avaient écrit : « Pour qu’un produit soit compétitif auprès des consommateurs, il doit être soit moins cher, soit plus performant technologiquement, soit attirant par son design et le marketing qui l’entoure[1]. ». Ceci peut ainsi nous permettre de dire qu’un entrepreneur, surtout dans le secteur technologique, qui ne sait ni innover, ni maîtriser de bons coûts, il peut savoir qu’il a déjà signé sa disparition dans le marché concurrentiel.

Ces opérateurs mobiles qui ont révolutionné le marché africain ont permis d’ouvrir le marché à de nouveaux jeunes entrepreneurs africains qui commencent à devenir des modèles de réussite. Et chaque année, de nouveaux jeunes talents qui osent faire les affaires autrement créent de nouveaux produits qui poussent cette population à grignoter quelque pourcentage sur le commerce interrégional et le commerce mondial.

Le plus avantageux avec ce produit et les entrepreneurs du secteur est que les utilisateurs n’ont pas besoin d’avoir une connexion Internet pour recevoir ou envoyer de l’argent. Il suffit juste d’avoir le code reçu lors du transfert ou de l’envoie pour que cette transaction passe d’une main à une autre. Les utilisateurs peuvent envoyer ou recevoir leur argent quand ils veulent, contrairement aux banques traditionnelles qui peuvent faire attendre quelques jours à l’expéditeur pour que le destinataire puisse percevoir son argent sans oublier que les prix proposés par les banques sont généralement beaucoup plus cher. Ce système est par conséquent une grande aubaine pour les entrepreneurs qui savent innover et qui se profitent ardemment et avec fierté de la puissance de l’écosystème de la téléphonie mobile peu exploité en ce moment en Afrique comme au niveau global.

Pour conclure, on peut affirmer que le secteur de la téléphonie mobile est le moteur du développement de plusieurs secteurs dans l’écosystème numérique et de l’économie africaine de manière globale. C’est dans ce cadre que l’acquisition de la téléphonie mobile et d’Internet ont connu une forte hausse durant ces dernières années en Afrique. Et cette forte hausse a généré de bons retours sur investissement tout en créant de nouveaux emplois.

[1] Guilhem BOULAY et Antoine GRANDCLEMENT, Introductions à la géographie économique, P.101 et 102, Armand Colin, 2019.

Votre devise
USD Dollar américain
EUR Euro